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La vie ne s'arrête pas, elle se déplace. Vague et divague en sarcophage

 

Silencieuse depuis quelques semaines, parce que, coincée dans une phrase Nina. Assise. Le nez planté dans quelques mots à se creuser la tête. Immobile devant une phrase de rien du tout tombée du ciel dans son oreille devant un sarcophage. Un sarcophage. Volé peut-être, ou acheté, négocié, pour la science. Etudié, restauré, homologué, déposé sous verre dans un musée pour la postérité. Nina regarde. Le cercueil en forme de femme. Simple et somptueux dedans sa bulle. Sublime et léger sous son triple vitrage. Sécurité. Conservation. C’est le 21ème siècle. 

 

C’est rare Nina. Un sarcophage en bois, sobre, avec quelques couleurs et de l’or. Tombe la phrase pour expliquer l’histoire. L’or constituait la chair des Dieux. Tombe l’ombre de curiosité sur les sourcils de Nina. Elle écoute. Doit écouter encore. Or. Chair. Nina sent quelque chose. Un souffle. Nina s’agite. Elle mélange les mots essaie de ne pas se perdre. Elle est perdue. Pense Nina ! Pense ! 26 siècles avant Jésus Chris c’était il y a 47 siècles. 

 

Le temps ne dort jamais. Il n’a jamais dormi. Tu penses ! 

 

Il y a 47 siècles. Préparer des offrandes pour l’au-delà, des provisions pour l’au-delà. Confectionner des serviteurs funéraires, des statuettes pour irriguer les rives et cultiver les champs dans l’au-delà. Croyances éternelles, espoirs. La vie ne s’arrête pas, elle se déplace. Elle voyage, divague, se bat durant le Grand Voyage divague. Il y a 47 siècles.  Après la vie après la mort le temps des songes pesait les âmes et les coeurs. Tout coeur plus léger qu’une plume d’autruche gagnait l’éternité. Tout coeur fautif, pêcheur, plus lourd qu’une plume d’autruche, était avalé par la Grande Dévorante. 

 

Le destin de l’âme tient dans le coeur et seul le voyage a changé. 

 

Nina Ton coeur pèse 250 grammes. Le poids du coeur des femmes, scientifique. C’est le 21ème siècle. Un coeur léger. Plume d’hirondelle. Un coeur qui vibre au souffle de l’air, s’envole au gré des premiers vents et danse au rythme des phrases. A la recherche d’or dans les mots, tu sculptes la chair de tes pensées, déesses de ton âme. Les Dieux ne meurent pas Nina, ils se déplacent. 



27/11/2016
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