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Nina Colère, tripes à l’envers, plume à l’endroit, clavier file droit.

Quelle journée Nina ! Ou devrais-je dire NIna, Quelle semaine ! Ou mieux encore Nina, Quel monde ! Tu as dit ça, tu as tout dit ! Mais en réalité tu n’as rien dit. Et tu sais que tu ne peux pas te contenter de ça, de ces deux mots, de ce « Quel monde ». Expression fatale, comme une acceptation, comme une banalité. Qui voudrait te vendre la vie comme une banalité voudrait voler ta vie.  

 

Alors je me répète, tu ne peux pas te contenter de ces deux mots, tu ne veux pas Nina. Non.

 

Tu ne veux pas, et c’est murement réfléchi.  Ce « Quel monde » ne te satisfait pas. Voici un autre monde, voici le tien Nina. Qui en veut bien le jugera ou l’aimera, ou ne l'aimera pas. 

 

Voici tes mots, voici ton coeur Nina qui prend la plume, avec ses tripes qui pas plus tard qu’hier ou avant-hier ou avant-avant-hier étaient encore toute retournées, et le sont encore à l’heure qu’il est. Tripes à l’envers, plume à l’endroit, clavier file droit. Tu écris Nina, et ce soir c’est à deux mains s’il te plaît, sur ton clavier, qui t’est si cher. C’est un avantage d’avoir perdu la plume et de pouvoir écrire à deux mains, comme un pianiste, comme une pianiste qui jouent, eux aussi NIna, à deux mains. Ecrire, jouer, composer.  Composer, écrire, jouer. Traduire la musique d’une pensée, la pensée qui joue en toi, cette pensée qui ne te donne aucun répit Nina, qui te ramène à la plume, au clavier, à chaque instant. A chaque seconde. Ecrire Nina. Et Raconter. Raconter ça. A deux mains mais d'une seule voix. 

 

Ce soir, que nous racontes-tu Nina ?

 

Ta colère qui te ronge depuis plusieurs jours, te pétrifie, te rend dingue. Une drôle de colère. Une drôle de colère NIna, comme toutes les colères. Mais tu as décidé. Tu as décidé de changer l’ordre des mots. Ce n’est pas compliqué de changer l’ordre des mots n’est-ce pas ? Regarde Nina. Les mêmes mots, mais juste placés différemment.

 

Une drôle de colère. Une colère drôle.

 

Et tu ajoutes un mot Nina, ou deux. Et tu en fais une colère différente, une colère très drôle voire même, une colère extrêmement drôle. Une colère que tu veux à mourir de rire, parce que tu sais, tu ne sais que trop les dégâts de la colère qui fait mourir, de la colère qui tue. Qui tue. Mais toi Nina, tu ne veux tuer personne Nina, bien au contraire. 

 

Oui, il t’arrive d’être en colère Nina. 

 

Nina Colère. 

 

La colère est un droit, que dis-je, c'est une obligation. Ne tuons pas la colère sous prétexte qu’elle sert à tuer des voisins.   Sous prétexte que la colère fait le commerce de la haine à bon marché, ne tuons pas la colère. Tuer la colère, ne serait-ce pas là la voie royale de la haine universelle, de la haine éternelle, de la haine low cost qui existe depuis la nuit des temps. 

 

La colère est une émotion. Une émotion personnelle. Une émotion à vivre, une émotion à suivre. 

 

Dans ta dernière colère Nina qui a atteint des sommets, tu ne t’es pas démontée.

 

Raconter la colère Nina, c’est partager. C’est partager un sentiment vieux comme le monde. Un sentiment qui bien trop souvent a engendré des conflits, des meurtres, des assassinats. Est-ce vraiment la vocation de la colère que de créer des guerres ? Je ne le crois pas. Pas une seconde. Plus une seconde. 

 

Alors partage ceci Nina, partage l’expérience d’une de tes colères. 

 

Il y a quelques jours Nina, la colère est montée. Oui, la colère monte, c’est une force ascendante, puissante. La colère part  du ventre se déploie autour de la taille s’infiltre dans les reins, et monte, monte le long de la colonne vertébrale, elle monte, monte comme une reine vivante dont le seul but est d’atteindre un nouveau sommet de gloire, héréditaire, pour atteindre le pouvoir. Puis la colère arrivée en haut, cette colère éduquée à monter depuis des siècles donc qui mieux que personne fair monter, cette colère donc arrive au sommet de la colonne vertébrale de son sujet, d'un de ses sujets. Elle trône enfin, mais s'ennuie très vite, elle doit alors penser à étendre son royaume, à coloniser chaque cellule. La colère-reine doit conquérir de nouveaux territoires,, c'est ainsi qu'elle s’étale de part et d’autre des épaules pour prendre de l’ampleur, pour prendre corps et c’est ton corps qu’elle prend. Alors, installée, ancrée, la colère pique, pique la base du crâne, pique et pique encore. Pique, religieusement. Pique à la mort. 

 

Vas-tu nous dire pourquoi Nina ta colère est montée ? 

 

Non. 

 

A quoi bon dire pourquoi ? Lis les journaux et tu sauras pourquoi. Regarde autour de toi et tu sauras pourquoi.

 

La seule chose que tu vas révéler de ta colère Nina ce soir, c’est que ton cerveau, ton imagination se sont nourris d’elle, de ta colère. Et merci pour ce festin, car tout s’est terminé dans des fou-rires en parlant des dernières inventions de ton esprit coléreux colérique en colère vraiment très en colère. Dans ta colère, par ta colère, contre ta colère tu as voulu changer de monde Nina. Et tu as pensé Nina que ce n’est plus des têtes qu’il faut couper dans ce Quel monde, non, c’est autre chose. Alors, tu as inventé des nouveaux trucs. des trucs dans ta tête. Des guillotines à bites, des guillotines à connasses, des guillotines sur roulettes ! Parce que Nina oui, Quel monde. Quel monde malade ! 

 

Tu le sais Nina, et tu as peur, et tu n’as pas peur. Et tu veux rire Nina. Non pas de tout, mais rire à tout bout de champ quand tout fout le camp. Parce que personne ne volera ta vie Nina et personne ne volera le souvenir de ton rire d'enfant, du rire de tous les enfants. 

 

 



21/09/2017
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