Le temps d'une respiration dans cet air saturé, banal
Aux premières images les mots se sont arrêtés ...
De parler
Même les pensées se sont figées
Normal
Le feu à Notre-Dame
Que Victor pleure dans sa tombe
Qu’Hugo déplore lui qui se meurt une fois encore, une fois de plus
Lui qui, mieux que quiconque a connu ça, l’ampleur de la douleur. Brutale
Avec lui
A Paris aujourd'hui
Paris ce soir
Un bref instant, le temps d’un choc
Le temps d’une respiration
Dans notre air saturé
Banal
Nous avons regardé
Stupéfaits
Notre-Dame s'en aller en fumée
Hagards
Dans la foulée et sans surprise les vidéos ont déferlé
Les commentaires ont afflué
Médias télé, réseaux sociaux, radios
Fatal
Les Tours Jumelles, Charlie Hebdo, le Bataclan
Et puis avant
Des décennies de règne patriarcal
Intestinal et colonial
La guerre les armes
Les armes la guerre
L’Histoire
Que je ne veux pas la mienne
Demain je vais me réveiller de mon insomnie
Et je vais sentir dans ma main celle de ma fille qui a grandi
En me demandant lors des attentats de 2015 sur le chemin de l’école
« Maman la guerre, c’est quand il y a combien de morts ? »
Beaucoup Ma Chérie t’avais-je répondu, beaucoup
A toi qui avais alors appris par coeur les paroles d’Imagine qui tournaient sur internet
Tu qui n’avais que 9 ans
Ce soir je te le dis, c’est un accident et je l’espère, rien d’autre
Demain matin qui sait
De quoi le monde sera fait
Moi je sais qu’il l sera fait de toi
Et de moi qui crois en toi
Envers et contre tout
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