ninasaul

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Père de l'amour

Assis pendant que la terre tournait, Il essayait d’arrêter le temps 

De faire le vide autour de Lui, d’éloigner Ses tourments

 

Le bruit des glaçons qui tournaient dans Son verre 

Égayait une vie qu’Il voulait éviter, qui craquait de tracas

 

Assis au calme Il voulait penser seul, élever Sa pensée

Vers d’autres cieux. Et ne plus rien entendre. Rien

 

Aucun bruit de femme. Aucun bruit d’enfants 

Aucun bruit de passé proche. Ambition de futur

 

Ainsi voyageait-Il librement dans le silence de Son esprit 

Quand elle arriva joyeuse et Lui demanda pour la première fois

 

De la conduire à son hebdomadaire cours de danse

Dégainant sans attendre quelque chose de sa poche, Il lui tendit un billet pour payer le taxi

 

Elle n’avait pas tout à fait l’âge de prendre un taxi, seule. Et encore moins l’envie

Sans parler du billet. Alors elle s’en alla en bus, ou en vélo peut-être, sans dire un mot

 

Le cœur griffé, les joues presque sèches, sa belle adolescence au vent

Elle emporta avec elle une confusion nouvelle, érigée en autel

 

Et la certitude que l’homme était tout cela

Un Roi à l’ombre Duquel il faudrait guetter le soleil 

 

Des années plus tard un jour qu’elle regardait les hommes passer dans le silence de sa vie

Son regard s’arrêta sur l’un d’eux qu’elle reconnut d’entre tous comme aucun

 

Elle ne savait rien de Lui, ou presque rien, sinon ceci

Que cet homme était son père, le mystère de l’amour

 

Elle sourit, tout n’était donc que cela en vérité

Un moment à passer, un homme à dépasser

 

L’été était derrière elle et de nombreux hivers aussi

Et voilà que l’automne arrivait

 

Et avec lui un nouveau Roi, un autre monde, une autre vie

Une vie de Femme



14/10/2018
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