ninasaul

Elle avait vu du monde ce qu’il fallait voir

Même encore plus

Un homme pointant un Smith & Wesson rutilant

Calibre 45 Canon Long sur sa jeune tempe rebelle

Tirer larme à l’oeil quitter ce monde puissant

Impuissante

Elle avait connu la guerre domestique 

Avant de voir couler le sang de son frère 

Aux pieds de leur adolescence défigurée 

Et ce dimanche, 

Là, Agenouillée dans un chaos nouveau

Tremblante devant un morceau crevé

D’âme grise gisante, au sol  

Elle avait prié. Trop tard

Elle avait espéré 

Rien n'y avait fait

Elle savait tout

Elle avait vu ce qui excitait les hommes

Elle avait connu des femmes plus chiennes que les hyènes

Et des hommes plus chiens que les derniers des moins que rien

Elle savait pourquoi tous détestaient Noël

en familles 

Elle avait trouvé en l’ivresse

L’espoir de la détresse

La force de ses faiblesses

Une autre idée de la richesse 

Dès lors, et en vérité depuis sa plus tendre enfance, on la reconnaissait aux cernes qui cerclaient ses yeux

Avant de la reconnaître à son sourire 

Qui portait à bout de coeur une invisible et incomparable force de vivre

Amie de la beauté et de la vérité

Elle n’a jamais cessé de vous sourire d’ailleurs

Mais dieu qu’il vous en aura fallu du temps

Pour savoir qui elle est vraiment

Depuis tout ce temps 

Voilà de quoi la faire sourire … Encore

Avant que le monde ne sache enfin soigner ce mal ultime

Qu’est l’Ignorance de l’autre

Infinie

Sous vos regards petits